elvis

Pas une représentation théâtrale mais un spectacle sonore immersif.

En effet, dès la première didascalie « dans une usine désaffectée », le décor est planté et le désir de sons immédiat : l’écho des voix qui se perdent, des bruits d’eau, de pas, des grincements de portes, des bruits furtifs de sources inconnues. Une «bande-son» qui ramène trois compagnons d’infortune à l’immensité du lieu qui les abrite et à leur solitude. Peu de lumière pour cette lecture, que les personnages soient tout entiers dans leur voix pour porter ce texte poétique, drôle et émouvant à la fois.

Nicole Turpin

Note d’intention :

– Comédien, auteur, j’ai écrit cette pièce « ELVIS ».
– De ma rencontre avec le Collectif Mordicus est née l’envie commune de faire vivre ce texte, de le faire entendre, et de le partager avec le public.
En tant qu’auteur, il est difficile de dire avec honnêteté et précision pourquoi l’on écrit cela plutôt que ceci. Peut-être est-ce le souvenir d’un homme à demi couché sur un carton, la prise de conscience qu’il suffirait de peu de choses pour glisser sur cette pente terrible vers l’autre côté du monde.
Ensuite, faire vivre ces êtres inconnus, leur trouver un corps, une voix, tenter de les rendre concrets, humains, drôles et de mauvaise foi, avec un socle de colère plus ou moins enfoui, un tremplin plus ou moins haut et puissant pour fuir cette réalité.
Avant, ils ont eu une vie sociale, une enfance, des parents, des collègues de travail, des amis, des amours, un chien, un toit.
Un toi. Un moi.

Gilles Treton